Le nouveau thème de réflexion des incorrigibles sorcières de Sylphe a l'air d'être fait pour moi, puisqu'il consiste à réfléchir sur l'impact de notre environnement sur notre pratique, et de la manière de conjuguer le boulot (ou l'absence de boulot) et la spiritualité. Mwahahahaha, je vais vous pondre un pavé, vous êtes prévenus. La sorcière en milieu naturel.Je suis née dans le quartier médiéval d'une petite ville au centre de la France, et si j'ai vécu cinq ans en pleine "ville" (40 000 habitants, c'est pas une métropole non plus), j'ai toujours été, au fond, une fille de la campagne. Ma nounou de l'époque était la bouchère d'en face, je l'aidais tous les dimanches matin à préparer le marché, j'allais récolter avec elle les tomates, fraises, framboises, courgettes-plus-grosses-que-moi et autres groseilles dans le potager qu'elle avait installé dans la cour intérieure de sa maison. Mon jouet préféré, chez elle, était un renard empaillé, souvenir de son père chasseur, que je passais des heures à brosser, cajoler et balader dans une poussette de poupées (je vous raconte pas la tronche des vieilles dames du quartier quand elles jetaient un coup d’œil à ma "poupée"). Pour cette raison, l'odeur des animaux empaillés est l'une de celles que je préfère, elle me rappelle mon enfance, et je me moque éperdument d'avoir l'air d'une échappée de l'asile quand je balade mon nez vers les bestioles naturalisées du Museum d'Histoire Naturelle de Paris. Seulement l'appartement dans lequel nous vivions, ma mère et moi, était hanté. Le locataire précédent s'y était pendu, dans le grenier, juste au-dessus de ma chambre, et il se passait tout un tas de trucs bizarres qui ont fait que nous avons déménagé l'année de mes 5 ans. Depuis, personne n'y est resté plus de quelques années, et la jeune femme qui a pris notre suite a été frappée d'une tragédie, puisque son bébé y est décédé de la mort subite du nourrisson. Ma mère, fille de la campagne née dans un minuscule bled de l'Auvergne profonde, a choisi un quartier excentré de la ville, en bordure de la campagne (à peine 4 minutes à pieds et on peut se perdre dans les champs et tomber nez à nez avec une vache en fugue). J'y ai vécu avec elle jusqu'à mes 17 ans, et je suis tombée amoureuse de ce quartier. Je m'y suis sentie à ma place, heureuse et épanouie. J'ai trouvé des coins de cueillette fabuleux, des arbres creux habités par des chouettes que j'allais écouter hululer la nuit, une famille de belettes que j'allais saluer à chaque printemps. J'ai regardé les peupliers grandir dans le parc accolé à mon jardin (un parc qui est en fait un espace planté de peupliers où la municipalité avait planté une malheureuse balançoire, un paradis pour les gamins du quartier). De l'autre côté, il y avait un champ rempli de campagnols où un monsieur, qui avait un poulailler et un coq qui chantait à cinq heures de l'après midi, mettait parfois son poney pie à brouter avec une ou deux chèvres. Depuis, la zone s'est construite, il y a trois maisons toutes neuves dans le champ du poney qui est mort depuis longtemps, un lotissement HLM un peu plus haut, mais la campagne est toujours proche, et les oiseaux ne sont jamais partis. Cet endroit a été le cadre de mes premières pratiques, de la découverte de ma spiritualité, de mes rituels en extérieur et intérieur, de mes balades, des offrandes aux Esprits des Lieux, que je sentais partout. Mon Coin, mon Lieu de Pouvoir, mon Refuge, appelez-le comme vous voulez, était à moins de dix minutes à pieds, par un sentier serpentant dans un sous-bois envahi d'aubépine et de sureau. Et puis, à 17 ans, études obligent, je suis partie à Clermont-Ferrand. Le choc a été immense. Moi qui était habituée chaque jour à être réveillée par le chant des oiseaux, à dormir avec les grillons en été, le silence capitonné l'hiver, le hululement de la hulotte du coin de temps en temps, le clapotis de la pluie, à passer des journées à savourer l'éclat du soleil, l'odeur des averses, l'éclat du givre et de la neige fraîche, je me suis retrouvée dans un appartement au-dessus d'un feu de signalisation, devant lequel des voitures circulaient jour et nuit dans une puanteur et un boucan épouvantable, et où par-dessus le marché ils construisaient un tramway (trois ans de marteau-piqueur de 6h du matin à 19h, avant de subir le raffut et les clochettes de ce connard de tram toutes les 13 minutes de 5h à 3h du mat'. L'horreur). Le sol vibrait tant les voitures passaient. Les murs se sont fissurés avec le fracas du tramway. Mes plantes, étouffées de pollution, sont mortes. Quand j'aérais, une poussière grasse, noire et visqueuse, recouvrait tout. Dès que je pouvais, je rentrais chez ma mère pour prendre un bol d'air, avant d'y retourner la mort dans l'âme. J'ai aimé ces années, pourtant. J'adorais mes études, j'adorais ma vie de feignasse (soyons honnête), j'aimais avoir la vingtaine, j'avais plein de copains et de copines, pas un rond mais aucune responsabilité sérieuse, je me fichais éperdument de ne pas savoir quoi faire de ma vie, je croquais l'instant à pleines dents. Et je pratiquais beaucoup. Peu dans mon appart clermontois trop bruyant, mais dès que je rentrais chez ma mère, je bondissais dans ma campagne. Les vacances duraient 4 mois, j'avais largement le temps d'en profiter (même si je devais honorer mon appart de ma présence de temps en temps pour l'entretenir et travailler un peu). J'y ai vécu 5 ans, de 2004 à 2009, et ces années ont été les plus prolifiques de ma vie de sorcière. J'y ai appris la solitude (avant, je pratiquais avec Miranda, ma soeurcière rencontrée au lycée), j'ai beaucoup grandi, adapté mes choix spirituels à mon évolution personnelle. Mais les études coûtaient cher, et à 23 ans, il était décidé que je devais avoir un métier (je n'en voulais pas particulièrement mais bon). Tout le monde me voyait prof. J'ai passé le concours d'entrée à l'IUFM et j'ai été reçue. À Moulins. Après Clermont, trop bruyante, trop mouvementée, je voyais Moulins comme un bon compromis. Quelle erreur. Moulins, c'est un peu tous les désavantages de la ville et de la campagne réunis. La campagne, c'est paisible, mais un peu perdu, parfois. La ville, c'est bruyant, mais dynamique, aussi. Moulins, c'est perdu et bruyant. J'y ai passé deux ans dans un minuscule placard de 14 m2, entre une usine désaffectée, un passage à niveau et un hôpital psychiatrique. Deux ans à suivre des études que je détestais déjà, avec des gens que je haïssais encore plus. Plus d'amis, plus de bon temps, plus de sorties, presque plus de vacances. 45h de cours (inutiles et ennuyeux à mourir, répétitifs et abêtissants) par semaine, une préparation au concours abrutissante, des profs complètement nuls et incompétents, des collègues cons comme des chaises (oui, je le dis carrément). J'ai eu le concours, à moitié pour me barrer de cet enfer. Ma spiritualité en a pris un coup terrible. Les rares moments où je rentrais chez ma mère, j'étais trop épuisée moralement pour pratiquer. J'allais en forêt trois fois par an (contre trois fois par semaine, avant !). J'étais une chandelle étouffée dans une lanterne sourde. Mon déménagement a pris 2h. Je suis partie en crachant mon fiel sur ces deux années. Je prenais beaucoup de photos, avant. De cette période, je n'en ai quasiment pas. Et puis je suis devenue prof. On en parlera dans la 2ème partie (oui, il y a une 2ème partie, ne pars pas !). L'avantage (le seul et unique), c'est que j'ai gagné monnaie sonnante et trébuchante. J'ai pu prendre un appart à moi. Dans ma ville chérie. Ô caprices du hasard, dans mon quartier chéri. Un grand et bel appartement dans une petite résidence loin de la route, avec un grand balcon donnant sur un espace vert magnifique, sur lequel j'ai enfin pu cultiver toutes mes plantes, mes chéries, mes empoisonneuses et mes guérisseuses, à l'abri de la pollution, dans un bon air frais. J'y ai vécu trois ans, et même si ces trois années ont été affreuses pour d'autres raisons, mon foyer a pris des airs de cocon douillet et chaleureux, rassurant et agréable. Je me suis sentie chez moi, pour la première fois depuis que j'avais quitté la maison de ma mère. Ma pratique, étouffée par d'autres choses, a tout de même repris un peu. J'ai surtout développé la magie des plantes, l'herbwitchery, mon cheval de bataille. Et puis j'ai rencontré mon barbichu, et au bout d'un an et demi à vivre dans mon appart de célibataire, nous avons eu envie de plus grand. Nous avons déménagé. Deux rues plus loin. Comme quoi, ce quartier ne veut pas que je m'en aille ! Désormais, depuis juillet, je vis donc dans une maison, une vraie, avec un jardin et un cerisier, un balcon pour les citrouilles de Samhain et pas de voisin accolé, et j'avoue que ma pratique s'en ressent énormément. Déjà , j'ai une pièce dédiée à mon autel, mes livres et mon matos. Forcément, ça aide. Ensuite, j'ai cette même proximité avec la campagne, mes lieux, mes bois. Je m'y sens parfaitement à mon aise. Je suis définitivement une bestiole des bois. La ville m'étouffe, les parcs me font skier, les gens me gonflent. J'ai besoin de l'isolement tranquille de la forêt, d'un jardin à moi où me poser avec un bouquin et un verre de cidre, de patouiller dans la terre pour cultiver mes plantes (le printemps prochain, le barbichu et moi, on se fait un petit potager). Je ne peux être heureuse qu'à ce prix. Hey oh, hey oh, on rentre du boulotCe qui nous conduit donc au point n°2 ... le travail (c'est bien, tu suis) Alors là, je rejoins totalement (mais alors TOTALEMENT) l'avis de Loü. Travailler, ça me fait scier. Sans doute parce que mon premier "vrai" travail (avant j'ai fait des boulots d'étudiants, comme tout le monde, et ça ne compte pas), a été un cauchemar, un enfer, une torture qui a failli me faire crever. Oui, je sais, on se moque beaucoup des profs en dépression, ces feignasses, toujours en arrêt maladie qui délaissent ces pauv' z'enfants si mignons, alors qu'ils font un métier trop facile où ils sont tout le temps en vacances et finissent à 16h30. Bullshit. La dépression est une salope insidieuse, qui rentre dans votre tête sans que vous vous doutiez de rien et qui vous dévore de l'intérieur. Le premier signe ? Vous êtes sûr(e) d'aller parfaitement bien, et vos collègues disent de vous que vous êtes toujours de bonne humeur. Plus vicieux, tu meurs. Bref, j'ai passé trois ans à sentir que quelque chose n'allait pas, sans comprendre, sans me douter de l'étendue des dégâts, jusqu'à ce que mon corps commence à s'auto-détruire, d'abord en enchaînant anémie sur anémie et enfin en me faisant perdre l'usage d'une jambe (oui oui)(je l'ai retrouvé, depuis, mais au prix de beaucoup de travail et de souffrance). Je ne vais pas m'étendre sur le sujet, mais je vous laisse imaginer comment ma pratique a encaissé le coup. Elle a tout simplement disparu. Trois ans de vide interstellaire, avec quelques rares épisodes d'une pratique superficielle et sans conviction qui ne méritent même pas d'être mentionnés. Le problème, avec le travail, comme le disait Loü, c'est que c'est lui qui définit notre place dans la société. Demandez à un inconnu de se présenter. Il va d'abord se définir par son nom, puis ... par son métier. En utilisant le verbe être. Je SUIS prof. Je SUIS serrurier. Je SUIS avocat. C'est un verbe beaucoup trop fort, vous ne trouvez pas ? Personnellement, je ne SUIS pas mon métier. Je ne le serai jamais. Je SUIS tout un tas de choses, mais honnêtement, si je bosse, c'est pour bouffer et payer les factures. Du coup, quand on n'a pas de boulot, on n'est pas. Du moins, c'est ce que la société nous impose. Nul n'est plus stigmatisé que le chômeur (qu'on doit maintenant appeler "chercheur d'emploi", s'il vous plait, c'est moins "grave". Hypocrisie bonjour), la mère au foyer (cette feignante qui se sert de ses enfants pour ne rien glander) (puisqu'il est bien connu que les enfants s'élèvent seuls), l'étudiant de plus de 25 ans (cet attardé qui vit encore au crochet de ses parents). Considérations pourries. Croyez moi, quand j'ai présenté ma démission (j'ai essuyé 5 refus, c'est quand même formidable, on vous refuse la démission, dans l'Education Nationale), on m'a regardé comme une folle en cavale. Coooomment ??? Tu veux faire une croix sur un CDI À VIE ??? Mais ça va paaaaas !!! Tu dois absooooolument voir un psy !!! Psy j'ai vu. Je suis venue, j'ai vu, j'ai rigolu, je suis repartue. Et j'ai démissionné. Enfin (le pape en a moins chié que moi pour rendre sa mitre). Et ... aujourd'hui j'ai deux CDD, deux mi-temps minables, un poste de pionne de nuit dans un lycée où je suis traitée comme une merde ignare qui a raté sa vie (et j'adore balancer dans ces cas-là que j'ai un bac +7 et que j'ai été instit pendant trois ans) (dans tes dents, mécréant), et un poste de vacataire pour un journal, un job qui me plait beaucoup et dans lequel je me sens vraiment valorisée, mais qui malheureusement, n'est que temporaire. Je bosse plus de 65 h par semaine, 7 jours sur 7, pour une paye de misère, et aucune sécurité de l'emploi. Tout ça pour 18 mois. 16, maintenant. Et vous savez quoi ? Je suis heureuse. L'internat, c'est chiant, inconfortable, mais les gamins sont chouettes et c'est sans prise de tête. Quand je sors, je sors, je n'emmène pas de travail à la maison, pas de souci, pas de boule au ventre. Le journalisme, c'est super, prenant mais passionnant, on voit plein de choses, plein de gens, on écrit, on réfléchit à rendre tout ça intéressant pour les lecteurs. On vadrouille beaucoup, souvent en tandem avec un photographe, parfois seul(e) avec son carnet et son appareil. On s'aère la tête. Cet automne, il a fait beau, j'ai fait plein de reportages en plein air, j'ai ramassé des mûres en couvrant une randonnée, acheté des bougies en cire d'abeille en interviewant un producteur de miel, découvert plein de choses et de lieux que je ne connaissais pas. On a des grosses journées, il faut être en forme, mais ça vaut le coup. Je ne sais pas du tout quoi faire (je suis presque tentée de dire "quand je serai grande") après et je m'en fout. Le travail, ça va ça vient. L'essentiel, c'est d'être en accord avec ce qu'on fait, même si ce n'est que pour un temps. Je ne serai jamais définie par mon travail. Au contraire, telle Chuck Norris, c'est moi qui définit mon travail. Du coup, avec l'esprit plus libre et le coeur léger, même si j'ai moins de temps pour moi, ma pratique a redécollé depuis que j'ai dit adieu à l'Education Nationale. Elle passe par de petits gestes simples, mais qui comptent plus pour moi que les grands rituels forcés. Et advienne que pourra ... Les articles des autres membresCes éternels contrastes (Loü)
À la ville (Nuno) Pagan in the city (Yuna) Sorcière des villes, sorcière des champs (Rhi-Peann) "Ici commence le court bonheur de ma vie" (Yume/Lunacide) La maison à l'angle avec trois chats (Brume) Le nouveau thème du cercle de réflexion Sylphe tombe à pic en cette période Hallowe'enesque puisqu'il traite de la peur dans la pratique. Sujet délicat. Avant toute chose, je tiens à préciser que je vais distinguer peur et phobie. Des phobies, j'en ai plusieurs, phobie des araignées, des espaces confinés, des clowns, des escaliers en colimaçon, des masques, des visages figés en général, de l'amputation, des escalators et de la saleté (oui, c'est une phobie, et c'est même très handicapant, mais ce n'est pas le sujet). Une phobie, c'est une peur démesurée pour quelque chose qui, le plus souvent, est un symbole inconscient. Par exemple, si j'ai la phobie des clowns et des masques, c'est parce que je ne peux pas voir le vrai visage en-dessous. Pas besoin d'être Freud pour comprendre que cela vient d'une crainte d'être trompée, abusée, manipulée, trahie. Mais la peur, c'est autre chose. La peur, c'est ce sentiment irrépressible qui nous chope à la carotide et nous coupe les jambes aussi efficacement qu'une tronçonneuse. La peur peut survenir n'importe où, n'importe quand, n'importe comment. Elle est opportuniste, elle est à l'affût, et elle vient souvent de là où on l'attend le moins. Elle peut surgir de quelque chose d'anodin et le transformer en source de terreur pure. Elle sert parfois à nous mettre en garde, nous tire par le lobe de l'oreille en nous rabrouant d'un "Tt tt. Tu ne devrais pas aller par là voyons. C'est trop sombre. Il va t'en arriver une, fillette". Et parfois, elle est suivie de ce fabuleux sentiment, son némesis bienvenu, celui qui nous regonfle les poumons et étire nos lèvres d'un sourire : le soulagement. Suivie du soulagement, la peur est une complice fabuleuse de blagues, farces et films d'horreur en tous genre. Qui n'a jamais hurlé de terreur en voyant quelqu'un surgir de derrière la porte de la cuisine, en réalisant dans la seconde suivante que c'était juste ce bon vieux Jean-Derrick, le beau-frère un peu couillon, qui faisait une bonne blague potache avec un abat-jour vissé sur l'occiput. Qui n'aime pas frissonner devant un film d'horreur pour ensuite se blottir bien au chaud sous les draps dans sa maison fermée à clef, ou se faire des cheveux dans la file d'attente d'un rollercoster ? La peur est parfois un moteur, mais, comme le bon café, tout est dans le dosage. Dans ma pratique, j'avoue que je n'ai pas souvent eu peur. Je ne dis pas ça pour me vanter, déjà parce que ce serait éminemment stupide de ma part, mais aussi et surtout parce que ce manque de trouille aurait pu me jouer des tours parfois. Je n'ai pas l'habitude de l'étaler sur le net, mais j'ai pratiqué le spiritisme et la nécromancie, étant ado. Un truc plutôt sympa, pas trop glauque, mais qui nécessitait quand même que je creuse des p'tits trous dans la tombe de mes arrières-grands-parents à la nuit tombée (époque bénie où j'étais encore assez souple et téméraire pour escalader une grille de cimetière), et qui déplaçait des objets chez moi en me faisant tourner chèvre quand je dégainais ma planche oui-ja. Le pire, c'est que, loin de me terrer de frayeur, ces petites manifestations d'esprits m'amusaient. Il a été difficile d'arrêter. Le petit rigolo qui planquait mes stylos et arrêtait toutes les horloges en même temps m'a beaucoup manqué. Mais bon, l'expérience aidant, je me suis aperçue que ce n'était pas sain, comme travail. Travailler avec les esprits ne devrait pas être entrepris par une gamine de 14 ans, aussi attractif que ce soit. Et même si parfois j'aimerais encore avoir l'avis de mes aïeuls en collant mon oreille contre la terre de leur sépulture, je préfère leur foutre la paix. Mais bon, contrairement à une idée reçue, il est plutôt difficile d'avoir peur dans un cimetière à la nuit tombée. Déjà parce que vu les talents d'escalade qu'il faut déployer pour y entrer, on doute franchement de tomber sur quelqu'un d'autre que son ombre. Ensuite parce que les agresseurs ne sont pas fous, ils vont se planquer là où ils pourront trouver quelqu'un à agresser, ruelle en pleine ville, parcours de jogging, métro de nuit ... Des lieux où l'on rencontre des gens isolés. Des gens vivants. Un cimetière, euuuuh ... Au pire, on tombe sur une bande de nouilles qui font des tags sur les tombes et partent en courant et piaillant de trouille dès qu'ils entendent un bruit. En forêt, par contre, comme le disait Loü dans son article, c'est autre chose. Déjà parce que la forêt est beaucoup plus bruyante et grouillante de vie la nuit que le jour. En journée, tout le monde roupille à part les jolis ziozios qui se planquent dans les arbres et qui finalement ne font qu'un mignon bruit de fond. La nuit, par contre, ça couine et grogne de tous les côtés, ça gratte, ça mâche, ça renifle, ça chasse, ça court, ça vole, ça hulule, ça casse des branches, ça galope, ça se rentre dans le lard. Et, alors qu'en journée le moindre animal va se faire la malle en vous apercevant, la nuit, tout ce petit monde s'en tape. Vous êtes chez eux, faut faire avec. J'ai plusieurs fois fait des sorties d'observation avec la LPO ou ces hypocrites de l'ONF, respectivement pour rencontrer les chouettes et entendre le brame du cerf, et même si je n'ai jamais eu peur parce que je savais que je n'étais pas seule (même si on s'éloignait parfois beaucoup les uns des autres, le talkie walkie a un pouvoir rassurant que le couteau n'a pas)(parce que oui, se servir d'un couteau contre un agresseur, ça fait peur aussi, on n'est pas tous des serial killers en puissance), je me suis souvent imaginé la chute que pourrait faire mon trouillomètre si j'avais été isolée. Mais les pires peurs de ma vie, je les ai eues en ville, parmi mes semblables. Être suivie dans une ruelle à 23 h par un type qui dix secondes plus tôt m'avait chopé le bras en me disant de venir chez lui prendre un verre et qu'on allait "bien s'amuser" en me regardant avec la même tronche qu'un affamé devant un plat de steak-frites, ça a de quoi filer des nuits blanches, surtout quand, à l'abri derrière ma porte d'entrée triplement verrouillée, je m'étais aperçue en regardant par la fenêtre qu'il était encore planté dans la rue, devant chez moi, comme un poireau dans une plate-bande, à m'y attendre. L'horreur absolue. J'ai passé plus d'un an à rentrer chez moi au pas de course, sans respirer, les mains crispées dans mes poches sur mon couteau suisse et le gaz lacrymo que j'avais acheté illégalement (parce que je suis une saleté de trouillarde rebelle). Cette peur-là, elle ne galvanise pas. Elle est moche, elle est lourde, étouffante, paralysante, tuante, comme un boulet atrocement pesant que l'on se traîne et qui nous répète en boucle qu'on va non seulement mourir, mais surtout souffrir. Parce que je n'ai pas vraiment peur de mourir en fait. La Mort ne m'effraie pas tant que ça, et je sais que quand mon moment sera venu je n'aurais plus qu'à la suivre, parce qu'elle est inévitable, plus forte et plus ancienne que moi, et que ramener ma fraise devant la Grande Faucheuse ne servira à rien. Mais souffrir, par contre, c'est autre chose. Je ne suis pas particulièrement douillette, mes nombreux séjours à l'hôpital ont dû m'endurcir (tenez, pas plus tard qu'hier, une infirmière extrêmement douée a fait trois tentatives dignes d'une élève bouchère avant de réussir à me planter un cathéter dans le creux du coude correctement, et encore, en laissant des flots de sang s'échapper parce qu'elle n'avait pas pris en compte le fait que je sois légèrement hémophile. Voir ces trois machins plantés dans mon bras au milieu d'un bouillon d'hémoglobine m'a fait tellement mourir de rire que je n'ai même pas senti quoi que ce soit). Le mois dernier, je suis allée travailler avec un doigt brûlé au 3ème degré sous un simple pansement que j'avais mis vite-fait pour ne pas être en retard (j'ai fini à l'hôpital 12h plus tard à me faire engueuler parce que j'avais fait un choc septique et que j'avais presque 40 de fièvre. Et j'avais conduit). J'ai failli m'endormir en me faisant tatouer. A six ans, j'ai marché toute une journée sans rien dire à personne avec une aiguille à repriser plantée de part en part dans mon gros orteil, parce que je ne voulais pas qu'on se moque de moi. Ce n'est pas quelque chose de glorieux, comprenons nous bien, parce que du coup, souvent, je me fais soigner très (trop) tard. Mais la souffrance infligée par cruauté, la torture, ça c'est autre chose, et ça me terrorise. Et je sais que tant de gens adorent infliger ce genre de traitements à leurs semblables. Et ça me terrorise encore plus. J'ai peur des gens. Du coup, j'ai peur d'accorder ma confiance. Et, du coup, quand je tiens quelqu'un en haute estime, j'ai peur de décevoir, de mal faire, de déplaire. C'est assez amusant d'ailleurs, parce que mes peurs de ce style varient énormément en fonction des gens que je fréquente. Etudiante à l'IUFM, je haïssais tellement tout le monde, des profs jusqu'aux autres élèves, que je me faisais une joie de décevoir et de déplaire. Je m'habillais provoc, j'avais une attitude d'ado rebelle, je méprisais tout le monde et je cumulais les avis exécrables, par rejet. Apprentie journaliste, j'aime tellement ce milieu que je vis dans la crainte de faire une connerie, de passer pour une gourde et que je me sens comme une gamine stupide et mal dégrossie au milieu d'un gang de tops models badass. Surveillante de nuit dans un lycée, j'ai un avis tellement neutre que je ne ressens ni crainte ni rejet et que je ne me pose jamais aucune question sur mon attitude. Je suis partie dans tous les sens, j'ai hésité avant de garder ce message, mais si je tergiverse encore je ne l'écrirai jamais. Je crois qu'au fond j'ai peur d'avoir peur. Et je n'ai pas trouvé la chute. Donc voilà. Toutes les photos utilisées pour illustrer cet article sont issues d'un vieux shooting que j'avais fait en 2011 à l'occasion d'Halloween. Elles semblaient appropriées. Les autres rélfexions Sylphiennes sur le sujet :
.:. La peur, cette fidèle (Loü) .:. The existential terror of the void (Toad) .:. Pharame (Nuno) .:. "Ce sera au tour de l'obscur d'avoir peur car tu ne seras plus la proie tu seras le chasseur" (Yume / Lunacide) Bon, vous êtes tous au courant, mais je le dis quand même, Samhain approche. Vous sentez cette odeur de soupe au potiron, de colcannon qui mijote, de pumpkin pie, de thé épicé, de chocolat chaud à la cannelle ? Cette fragrance de terre mouillé par la pluie, de feuille morte et de champignons dans les sous-bois ? Vous voyez comme les jours raccourcissent, comme le vent tourne, comme le froid s'immisce, à la tombée du jour, sous les portes des maisons ? Comme la lumière déclinante du soleil prend des teintes mordorées sur les dernières baies des chemins et les branches dégarnies des arbres caduques ? Si oui, si vous êtes comme moi, vous devez être en pleins préparatifs de Samhain/Hallowe'en, barrer les jours sur un calendrier (si un jour je trouve un calendrier de l'avent d'Hallowe'en, j'en achète une douzaine) et consacrer tout votre temps libre (maigre en ce qui me concerne) à faire des projets. Parce que cette année, plus encore qu'avant, j'ai un programme chargé ! J'ai l'habitude de fêter Samhain sur 9 jours (gestation, 3x3, blablabla, vous comprenez pourquoi). Mais bon, jusqu'à maintenant, à part pour les 5 ans que j'ai passé en études d'archéologie mais où j'avais quand même suffisamment de temps libre (sigh), j'étais en vacances durant cette période. Cette année heu ... pas de vacances jusqu'en juillet 2015. Bon, ça va être tendu, je tente donc d'adapter mon programme en conséquence. Les 27, 28 et 29 octobre, je célèbre la troisième moisson en terminant mes récoltes (en général je passe ces trois jours en forêt et à écumer les marchés à la recherche de plantes, feuilles, graines, citrouilles, légumes de saison, champignons sauvages ...). Là, ça va être un peu plus tendu, vu que je travaille le 27, mais je tenterai d'aller faire en tour en sortant du boulot si je ne finis pas trop tard (on croise les doigts). Sinon, je me contenterai d'une bénédiction de mon autel et d'une prière d'accueil au sabbat le soir. Ces trois jours sont l'occasion de communier avec la nature, en l'observant en silence, en cherchant les premiers signes de l'entrée dans l'hiver (premières gelées, départ des migrateurs, froid de plus en plus présent, pluie ...) (rien de meilleur que la pluie en forêt, avec une bonne capuche et une paire de bottes en caoutchouc, c'est le bonheur absolu). Je trouve important de se préparer en douceur, de se mettre lentement "dans le mood". Cette période est toujours difficile à gérer (emploi du temps qui commencer à peser, fatigue, fin des beaux jours), donc autant y aller en douceur. Le 30 octobre, hallelujah je ne bosse pas, nous allons donc creuser nos citrouilles, le barbichu et moi. À la tombée de la nuit, nous les allumerons, ainsi que des chandelles blanches sur le rebord des fenêtres pour guider les esprits des défunts. L'accueil des esprits est très important pour moi, c'est ma manière de rendre hommage à mes morts (je ne vais jamais les voir au cimetière, et mon compagnon est exactement dans le même état d'esprit) (je fais plus le lien avec ma grand-mère en regardant une photo d'elle, ou un objet qu'elle m'a donné, en portant son sautoir en or ou en feuilletant son missel qu'elle aimait tant, plutôt qu'en chouinant sur cette grande dalle plate sous laquelle on a jeté sa dépouille) donc je soigne particulièrement ce moment-là. Je leur fait des offrandes de nourriture notamment (pommes, noix, hydromel, dernière part de mon repas ...). Si jamais ça vous intéresse, je ferai peut-être un article sur ce sujet ... C'est aussi l'un de mes moments favoris pour faire de la divination (mention spéciale aux feuilles de thé, surtout si on boit le-dit thé au chaud avec un plaid sur le dos et en bonne compagnie !), pour moi et mes proches. J'aime les jeux de tarots un peu sombres pour cette période, Deviant Moon ou Deck of the Bastard notamment. C'est aussi l'une des rares périodes ou le Belline m'appelle, lui qui me boude habituellement ... Le 31 octobre, jour d'Hallowe'en (je vois Hallowe'en comme une fête datée, comme Noël, et Samhain comme une période), je passe la journée avec ma soeurcière, Meadow, pour des ateliers de divination, visualisation, rituels et charmes. S'il fait beau, on fera tout ça en extérieur, peut-être en forêt (j'ai un coin fabuleux pour Samhain dans la forêt de Dreuille, pas très loin de chez moi, un creux caché dans la forêt, où on ne croise en général que des chevreuils et des sangliers). Le rituel de base, c'est celui qui consiste à écrire les mauvaises habitudes sur des bandes de papier pour les brûler et s'en débarrasser. Et il y a du ménage à faire cette année encore ... Le soir, nous partons, costumés, Meadow, Barbichu, un copain (et peut-être un couple d'amis) et moi chez Marie des Bois pour une soirée devant sa maison à boire du chocolat à l'orange, du vin chaud, et pour participer au concours de citrouilles qu'elle organise. J'y suis déjà allée l'année dernière, c'était une soirée fabuleuse, enfantine et magique, sous l'oeil de la sorcière volant sur le toit de sa maison. Marie est un personnage tellement fascinant ! J'espère avoir l'occasion de passer plus de temps avec elle ce soir-là. Le 1er novembre sera un peu plus profane, puisqu'il marquera les retrouvailles avec ma sœur d'adoption, après s'être perdues de vue pendant 3 ans. Une sacrée moisson ...
Puis, de mon côté, je rendrai un hommage aux défunts, proches, amis et animaux (mon Mister Jack en tête, puisqu'il s'en est allé le 26 octobre dernier, Samhain est donc marqué par son départ) (je suis d'ailleurs persuadée qu'il a choisi de mourir à ce moment-là, il a toujours eu un côté Familier, c'est donc logique qu'il se soit dit qu'il serait amusant de faire un clin d’œil fantomatique à sa sorcière de maîtresse à chaque Samhain), par des prières silencieuses, pour qu'ils puissent repartir tranquillement de l'autre côté, apaisés. Les 2, 3 et 4 novembre, je reviens à la vie "normale" (déjà en retravaillant le 3) en remerciant les esprits pour leurs visites et en pratiquant si besoin un rite de bannissement pour faire place nette dans ma vie. C'est un moment de retour au calme, que je trouve un peu triste parfois, mais nécessaire pour avancer et faire place à l'hiver. Et je pratique encore la divination, cette fois pour prédire les fortunes de l'année et acquérir davantage de sagesse. Je referai sans doute une compote magique à cette occasion. Et vous ? Des projets ? Depuis quelques jours, on le sent bien dans la goutte au nez et l'envie incessante de se rouler en boule sous un plaid-à-loup, l'automne arrive. Pour lui souhaiter la bienvenue, Meadow et moi sommes allées sorceller comme les viles sorcières que nous sommes (on a encore atterri dans une propriété privée, décidément c'est une malédiction) dans un sentier qui plongeait dans un petit bois en serpentant entre des vergers de pommiers quasiment à l'abandon. Sur le chemin, il y avait de l'aubépine partout, ses branches croulant sous le poids des baies d'un beau rouge sombre, certaines envahies de touffes de gui qui nous ont permis une belle récolte (j'y ai encore laissé des cheveux, je vais finir chauve). Châtaignes et noix craquaient sous nos pas, l'air sentait le champignon et la feuille morte. Le bonheur. Nous avons déplié notre couverture de sortie, les herbes folles du sentier en guise de matelas moelleux, mon coffre de célébration nomade (qui pèse un âne mort) ouvert tout près, histoire d'avoir sous la main tout ce dont nous avions besoin. Nous avons allumé une bougie aux Esprits du Lieu, fait le bilan (radicalement opposé) de nos vies depuis Mabon dernier, évoqué les bons et les mauvais moments de l'année écoulée, tenté de voir ce qu'il serait bon de faire pour améliorer l'avenir. Il était tard, le soir tombait, nous sommes rentrées avec le crépuscule et un petit vent frisquet. Mabon a continué chez Meadow, un petit Cercle improvisé, un charme jeté sur une pomme pour dévoiler mes vies antérieures, pomme qui a fini en compote magique deux heures de route plus tard pour me prêter ses vertus, à moi, l'allergique à la pomme crue (une autre malédiction). Mabon est loin d'être fini, je le sens. Il me reste encore du travail à accomplir ...
Depuis toute petite, ma saison favorite est l'automne. Pour ses couleurs, ses odeurs, ses températures douces, ses écharpes, plaids sur les épaules le soir en buvant une bonne tasse de thé à la lueur d'une bougie (oui, je fais ça souvent, mon copain a même cru me trouver en pleine déprime la première fois qu'il m'a vue comme ça), ses feuilles qui volent, ses champignons, Samhain/Hallowe'en (et le mois d'octobre en général, qui a toujours été mon préféré) (alors que je trouve que novembre pue du bec), ses balades en forêt ... Et puis je suis devenue instit. Et l'arrivée de l'automne s'est mise à signifier que c'était la rentrée, que j'allais en chier pour une année de plus et devoir reprendre la (longue) route jusqu'à un boulot que je détestais. Et l'automne a commencé à m'angoisser. Mais, depuis juillet, c'est fini, je ne serai plus jamais instit. Et même si j'ai dû faire une rentrée pour mes deux nouveaux boulots en septembre (je cumule deux temps partiels, pionne dans un lycée la nuit et apprentie journaliste le jour, en plus de la reprise de mes études) (je suis kamikaze), l'automne recommence à avoir une trombine sympathique de bon vieux pote oublié qui me fait des clins d’œil dans la lumière rasante du soir et les feuilles rouges de la vigne vierge. Je sens plus que jamais le temps de la moisson prendre une signification nouvelle. Si je devais symboliser ma vie en ce moment, ce serait avec l'arcane XIII du tarot, "la Mort", tellement je suis dans un revirement total. J'ai laissé mourir le trop plein qui pourrissait lentement en moi en gâtant tout le reste et qui faisait de mon existence un panier de moisissures. Le processus a été long et difficile, mais je commence tout juste à en cueillir les fruits. Nouvelle maison. Mon ancien foyer, devenu trop petit, était également saturé de ces mauvaises influences. Maintenant j'ai ce que je voulais (une maison indépendante avec jardin, proche de la campagne), et même si ça me demande deux fois plus de travail je me sens à ma place chez moi. Nouveau(x) boulot(s). C'est le plus gros changement, et le plus profitable. Je revis, même si mes horaires sont difficiles et que je n'ai techniquement qu'un seul jour de congé (et encore). Mais l'un de mes nouveaux jobs me passionne, l'autre ne me dérange pas, je m'estime donc heureuse. Et, joie suprême, quand je rentre chez moi, je rentre vraiment chez moi, je ne ramène pas une masse de boulot supplémentaire à faire à la maison. Nouveau rythme. Je travaille de nuit et en soirée trois fois par semaine, et je bosse tous les week-end, dimanche compris. J'ai donc un boulot complètement à contre courant des jobs habituels des gens "normaux". Je pars au boulot quand ils rentrent, je rentre quand ils partent, je bosse quand ils sont en congé, je me repose quand il reprennent. Et bien en fait j'aime ça. Je me sens à contre-courant et ça ne me déplaît pas. Le seul bémol, c'est que mon barbichu a un boulot "normal" et qu'on ne se voit donc pas souvent. Mais c'est un rythme à prendre. Dimanche soir, en sortant du boulot, je suis allée dans un coin de nature (repéré pendant un reportage, comme quoi, le journalisme peut aussi servir à élargir ses coins de récolte) cueillir des mûres (800g que j'ai congelé pour de futures tartes, miom miom miom), des cenelles d'aubépines et des sorbes pour en faire des colliers. Miracle, je me suis sentie heureuse et en paix pour la première fois depuis cinq ans (malgré la mouche qui voulait absolument rentrer dans mon oreille) (les mouches sont mes ennemies). Je n'ai rien fait de spécial pour la Lune des Chasseurs (malgré le fait qu'elle soit une super pleine lune particulièrement somptueuse à regarder), à part lui confier mes nouvelles pierres à charger et décorer mon autel avec les baies ramassées dans ce si beau moment, pour symboliser la moisson physique et spirituelle que je suis en train de faire. Ma nouvelle vie n'est pas de tout repos, je travaille plus pour gagner moins mais ... Je n'ai absolument aucun regret (je me bidonne même pas mal devant les aléas catastrophiques engendrés par les nouveaux rythmes scolaires). Mabon se profile à l'horizon, j'entrevois même Samhain pointer le bout de son nez derrière, et j'ai de nouveau une hâte fébrile de sale gosse qui attend Noël quand je pense à Hallowe'en (d'autant que cette année il sera particulier, ce sera le premier que l'on fêtera ensemble, Meadow et moi, chez Marie des Bois).
Je suis crevée, mais sereine. En juin de l'année prochaine, je bouclerai ce mémoire laissé en plan depuis trop longtemps, et ça aussi c'est une joie immense. Travailler pour un journal me (re)valorise, je me sens utile, il me fait découvrir plein de choses, m'ouvre au monde auquel j'appartiens et surtout me fait vivre de ce que j'aime le plus : écrire. L'autre me permet de gagner suffisamment d'argent pour manger quand j'ai faim et payer les démons de l'EDF, et je découvre un lien nouveau avec les élèves, plus proche, plus intimiste, qui me plait beaucoup. Automne, accroche-toi, me (re)voilà ! [SYLPHE] Nous étions 15 matelots sur le coffre du mort, Yo-ho-ho, et une bouteille de rhum !3/9/2014 Le troisième thème du projet Sylphe m'a donné du fil à retordre, puisqu'il s'agissait du Witch's Bag (le sac de la sorcière) (oui, je sais, je vous prends pour des lapins de trois semaines à traduire ça ...), et que j'avais déjà plus ou moins fait un article sur le sujet, ici. Du coup ça faisait un peu réchauffé. Du coup j'ai attendu que l'idée tombe du ciel, telle (j'allais dire une crotte de pigeon, c'est la première chose qui m'est venue à l'esprit) une feuille d'automne (c'est quand même plus poétique). Elle est tombée. L'idée, pas la crotte de pigeon. Et les feuilles d'automne commencent à se faire la malle aussi. Bref. Aux temps jadis, quand j'étais encore jeune et belle ahem, étudiante, j'avais acheté un coffre pour trimbaler mon bazar de sorcière. Un très joli coffre, en bois et cuir, qui m'avait coûté au moins trois mois d'économies et une bonne dose d'ébahissement. Seulement voilà, ce coffre, je l'adore, mais il n'est vraiment pas pratique : poignée qui ne supporte pas une charge lourde, fond trop fin, volume inutilisé ... J'en avais donc fait mon coffre à plantes médicinales, et j'y stockais mes paquets de verveine, armoise, hibiscus, sauge, camomille ... Avec toujours un pincement au cœur, parce que franchement, j'avais le sentiment qu'il méritait "mieux". Et puis cet été, j'ai (enfin) décidé de m'attaquer à ce problème, j'ai appelé mon bricoleur de père (qui s'ennuyait) et ensemble on lui a redonné un coup de peps. On en a fait un coffre de Sorcière. Un coffre compartimenté, renforcé, capable de renfermer tout ce dont j'ai besoin pour pratiquer à peu près n'importe où. Il n'est pas très grand, je peux facilement le glisser dans ma voiture quand je pars en vadrouille, et j'y ai mis de quoi tracer un Cercle, tambouiller des potions bloubloutantes, préparer les herbes, exercer un peu de lithothérapie et tisser des charmes vagabonds. Après une bonne semaine et demie de boulot, voilà ce qu'on peut y trouver : Ce coffre, c'est un peu un studio parisien : chaque espace est rentabilisé au maximum pour pouvoir mettre le plus d'objets possible. Même le couvercle est utilisé, puisque j'y ai calé mon Livre des Ombres (pas mon Grimoire, hein, Gros pèse plus de 4kg pour un format démentiel, il restera donc dans son placard). On lui a fabriqué un premier étage, tout compartimenté, pour y caler plein de petites choses utiles : Il y a donc six pots contenant des plantes que j'affectionne particulièrement (sauge, armoise, verveine, millepertuis et mandragore) et du gros sel, six cristaux parmi mes chouchous (labradorite, diamant de Herkimer, sphère d'obsidienne œil céleste, pointe de cristal, amazonite et cornaline), une petite bouteille à potion et des bougies de plusieurs formats (chauffe-plats, cylindres et chandelle (la chandelle est en cire d'abeille). Tout est bien calé et ne risque ni la casse, ni le désordre ! En dessous, se trouvent les outils : Il y a donc mon petit chaudron adoré (celui que j'utilise le plus malgré le fait que j'en ai deux autres fabuleux en cuivre ...), un mortier et un pilon en bois, un bougeoir pour chandelle, un mini calice en bois d'olivier (qui était techniquement un coquetier), un petit encensoir en laiton, un miroir, deux boîtes en bois (dont une à ouverture secrète, bien pratique pour y conserver les charmes) et une nappe d'autel. En fonction des circonstances, j'y glisse aussi parfois un tarot et/ou mes pendules. Dans la boîte en bois sur la droite, je conserve quelques cristaux supplémentaires, trop petits pour aller en haut, mais que j'utilise beaucoup : J'ai pour l'instant rangé deux sodalites, un jaspe rouge, une malachite et une améthyste. Je pense en rajouter encore au fil des besoins. Il m'accompagne notamment quand je vais pratiquer un rituel complexe en extérieur, pour les célébrations de sabbats avec ma sœurcière, et pour tout avoir sous la main à la maison quand je veux improviser un charme. Et vous ? Un sac, un coffre à trésors ? Les autres articles sur le même thème :
Le Sac de Prétresse (Rhi-Peann) C'est comme une trousse de maquillage mais avec des os (Nuno) Prémices d'un witch bag (Loü) Dans les poches d'un sorciéron (Aranna) En vrac ! (Brume Follet) Boîtes à malice, boîtes à maléfices ... (Musheart) Le bordel cliquetant (Toad) Plus que Sorcière aux Herbes, j'aurais dû me surnommer Sorcière aux Bouquins. Pas tant pour ceux que je dévore (je pense que dans cette voie on est sans doute nombreux à être des livrophages) mais plutôt pour ceux que j'écris. Alors que, adolescente, j'enchaînais les "Grimoires" d'appoint (l'inévitable classeur, le Livre d'Or, l'album photo reconverti, les multiples carnets, le grimoire décevant acheté en ligne et son papier discount, le journal intime et son cadenas qui ne tient pas ...) j'ai longtemps rêvé d'un énorme Grimoire façon Charmed, le seul, l'unique, le fabuleux, le merveilleux, dans lequel j'écrirais tous mes trucs de sorcière, ma fierté, mon bébé, ma bataille, confectionné de mes blanches mains, empli de mon essence, de ma magie, de mes pattes de mouche à l'encre de Chine. Je l'ai eu. En 2006. Un peu plus grand que le format A3, plus de 4kg de papier, de rubans et de cuir, 500 feuilles (1000 pages, donc, je vois que vous suivez), mon symbole personnel embossé dans une plaque de cuivre sur la couverture, que je remplis avec une lenteur d'escargot parce que, voyez-vous, je fais les choses bien, j'écris à la plume, je dessine des enluminures, je le charge, je le chouchoute. Il est parfait, mon Gros (oui, je l'appelle le Gros. Au premier abord on dirait que je me fous de sa gueule, mais il sait très bien que c'est affectueux), il est unique, oeuvre de mon travail combiné à celui de mon père, commande sur-mesure, avec ses qualités et ses défauts, mais vraiment à moi et rien qu'à moi. J'aurais pu/du me contenter de lui, puisqu'il est tout ce dont j'avais rêvé en matière de Grimoire. Mais ... et bien il est gros. Au stade d'obésité morbide pour un livre, même, puisqu'il est condamné à resté allongé sur son étagère et à ne pas sortir de la maison au risque de filer un lumbago à sa Sorcière. Du coup, quand on est une Sorcière vadrouilleuse qui adore monter sur les collines pour jeter des charmes au Vent, avouez que ce n'est pas des plus pratiques. C'est ainsi que Mini Grim est né. Mini Grim, c'est un carnet de voyage, tout petit, en cuir et papier de riz, que je glisse dans mon sac comme dans une poche, et dans lequel j'ai écris tous les indispensables de la Sorcière en balade (correspondances élémentaires, plantes, charmes de base, alphabets, sigils ...), au stylo, sans fioriture, à peine quelques collages par-ci par-là, des images que j'aime, des plumes, des plantes pressées comme un herbier.
Mais ... et bien comme son nom l'indique, il est petit. Du coup il s'est vite trouvé rempli et a du se trouver un petit frère, du même format, baptisé de manière très originale ... Mini Grim II. Dans lequel j'ai pu mettre la suite de mes indispensables, les pierres, les runes, d'autres charmes ... Le truc, c'est que transporter un petit carnet, c'est bien, mais en trimbaler deux, tout de suite, c'est plus encombrant, même s'ils sont de format réduit. Fail. Et puis, depuis quelques temps, une nouvelle lubie a vu le jour dans mon esprit malade : un Livre des Ombres. Mais oui, j'ai besoin d'un Livre des Ombres ! D'un format moyen, plus grand que Mini-Grim, plus petit que le Gros, que je pourrais glisser dans un sac ou dans un de mes coffres pour le trimbaler avec un parfait nécessaire de Sorcière nomade. Vous allez me dire qu'un Grimoire et un Livre des Ombres, c'est pareil. Vous avez presque raison. Presque, parce que j'ai décidé qu'il y aurait une différence, en partie parce que ce n'est pas complètement faux, en partie pour me justifier d'ajouter un bouquin de plus à ma pratique (parce qu'en plus de Gros et de Mini-Grim I et II, il y a aussi mon Journal de Sorcière - j'en suis au tome 5 - mon Journal de Rêves - tome 3 - mon Carnet de Prières, mon Carnet de Brouillons de Rituels, mon Journal de Cartomancie, mon Journal de Bardisme ...). Disons que je le vois comme un ouvrage plus axé sur les expériences, plus "vivant" que le Grimoire, moins "figé", rempli de tests (concluants ou non), de compte-rendus de rituels, de divination, de visualisations, de recettes pratiques ... Bref, je me suis acheté un nouveau bouquin. Je suis un cas désespéré. Tous les ans, en août, la fête médiévale de Souvigny (qui dure 9 jours), c'est un peu mon petit Noël à moi. J'économise pendant des semaines pour pouvoir y craquer mon PEL (que je n'ai pas) (parce que je n'aurais pas de quoi le garnir tout en économisant pour Souvigny) (c'est ce qu'on appelle un rapport de cause à effet, c'est pourtant pas compliqué mais mon banquier ne capte rien). Et cette année, ça n'a pas raté. Toute ma paie de mon boulot d'essai (fructueux, d'ailleurs, il n'y a pas de petite victoire) y est passée, mais je m'en fiche, j'ai ramené plein de trésors fabuleux pour (re)garnir mon antre de sorcière dépensière ! Et puis surtout plein de supers souvenirs de ces quatre jours passés là-bas, puisqu'on y fait toujours des rencontres fabuleuses et qu'on prend autant de plaisir à échanger des méthodes de recharge des pierres et des astuces de gravure sur cuir qu'à flâner entre les échoppes. Le premier jour, j'y suis allée avec ma première compatriote Sorcière, que je vois trop peu, et ça a été l'occasion de passer un fabuleux moment avec elle, à papoter tarots, tisanes, charisme d'Odin (il revient énormément en ce moment, il est presque invasif, c'est sans doute quelque chose à creuser) et corsets en arpentant la vieille ville, avant d'aller boire un verre à la taverne en compagnie de Dame la Lune et de son amie. J'ai craqué sur un morceau de peau de renne qui m'a appelé de sa petite voix au fond de sa corbeille, une paire de boucles d'oreilles en triquetra (un petit bout de celtisme dans un océan de nordisme), une sodalite (j'ai un mauvais sommeil en ce moment, et il m'en fallait une troisième pour me faire un talisman-dodo) et la rune As (ou Ansuz), tirée à Thorbjörg, une sculptrice fabuleuse qui fait émerger de la stéatite des Dieux nordiques et des nains malicieux (Elle proposait de tirer une rune, au hasard, pour 2€. J'en ai tiré une à chaque visite, c'était comme un petit rituel sympathique, et l'occasion de bavarder un peu avec elle). Le deuxième jour aura sans doute été le plus riche (mais le plus ruiné) (les deux vont ensemble, généralement ...!). J'y suis allée avec mon barbichu et ma Soeurcière, Meadow, et nous avons passé une partie de la soirée avec Luc (Arbogast), accoudés au stand d'hypocras à papoter cristaux, énergie, vertèbres, recharge, entités et à profiter de ses talents de rebouteux (il m'a remis sept vertèbres en place, je me sens légère comme une plume) et de "batterie pour pierres de lune fatiguées". Ce calice a une belle histoire puisque, bavant dessus telle une version féminine de Cerbère avant l'Aconit, j'y avais finalement renoncé (à grand regret) pour m'offrir la statuette d'Odin qui me faisait terriblement de l’œil (borgne, naturellement). Alors qu'en rentrant je déplorais dans ma petite tête l'injustice de mon banquier, mon barbichu m'a, nonchalamment, l'air de rien, apporté un verre d'eau ... dans le fameux calice. Je suis la plus vernie des sorcières. Ce jour-là, j'ai tiré la rune Thorn (mwahahaha). La troisième tournée s'est faite sous un soleil de plomb (naturellement suivi par un orage le soir, décidément nous avons un été épouvantable cette année, les pauvres exposants dorment sur une terre qui n'a pas le temps de sécher entre deux tempêtes, je vous laisse imaginer l'état de leurs bronches). En bons frappés d'Alzheimer, Barbichu, Meadow et moi avons complètement oublié l'heure de l'atelier de danse médiévale (on était quasiment venu exprès ... Irrécupérables). Tant pis, cette journée aura été l'occasion de se délasser dans les jardins et de continuer les emplettes meurtrières pour le compte en banque. Bilan ? Deux bébés améthystes, une fabuleuse tasse en terre cuite ornée d'une bénédiction runique (il est écrit "que cette boisson t'apporte joie et félicité", je l'utiliserai pour boire lors des Cercles et des cérémonies) et une autre oeuvre de Thorbjörg, une amulette en stéatite avec la trombine borgne de ce bon vieux Odin (encoooore) et une vertèbre de serpent qui m'a tout de suite fait penser à Jormungand. Un cocktail qui m'a tout de suite attirée ! La quatrième et dernière visite a eu lieu aujourd'hui, juste avant le terrible orage qui a bien failli m'envoyer dans un fossé (et qui m'a fait conduire à 40km/h sur une nationale), histoire de clore en beauté cette parenthèse médiévale avec ma mère, au son des tambours et des cornemuses. Un dernier coucou à tous les exposants avec lesquels j'avais sympathisé : une adorable magnétiseuse, le malicieux Mr le Troll (une tête connue d'un festival précédent), l'adorable Thorbjörg (à qui j'ai tiré Daeg cette fois, huhuhu), les super herboristes, le tavernier qui me sert un jus de pomme sans que je demande quoi que ce soit, la talentueuse potière et son mari, Thierry, son hydromel qui tape, sa boîte à musique, ses énigmes et sa chanson sur la connerie, le vendeur-pirate et ses objets anciens qui me sent venir à 10 km et sait quoi me sortir sous le nez pour faire jaillir les deniers de mon escarcelle et tous les autres qui nous ont accueillis d'un sourire, d'un mot gentil et/ou d'une boutade bien placée. Vivement l'année prochaine ! Je suis un peu déphasée en ce moment. La faute au temps, sans doute, qui ne sait pas s'il veut se donner des airs d'été ou d'automne (voire de printemps). Ou au boulot. Qu'est-ce que c'est bizarre de travailler alors que tout le monde est en vacances ! Oui, c'est sûrement la faute du boulot (c'est toujours la faute du boulot) (si si). Du coup, histoire de rester quand même à l'heure pagano-sorcière, après avoir allumé sur mon autel des bougies en cire d'abeilles (enfin un magasin en propose vers chez moi, JOIE !) Meadow et moi sommes allées fêter Lughnasadh dans la campagne derrière ma maison, pour être au plus près des récoltes et de l'image de l'abondance que l'on voulait honorer. On a cherché (en vain) un champ de blé, on a fini par se replier dans un champ de maïs (après tout ...), sous un duo de chênes qui nous ont donné une ombre bien agréable. On a jeté notre plaid entre les jeunes pieds verts et la haie (qui nous a laissé entrer par une arche de chêne et de ronce, nos deux baguettes mêlées, c'était un signe !) on a sorti tout notre petit matos de sorcières baroudeuses, et la célébration a pu commencer. Histoire de faire table rase du passé, nous avons commencé par enterrer nos vieilles rancunes respectives qui nous empoisonnent encore en les écrivant sur des pierres que nous avons ensevelies sous les pieds de maïs, pour que la décomposition de nos restes de négativité nourrissent quelque chose de nouveau, de plus sain et productif (c'est beau, hein ?) Et puis, une fois le ménage fait, place au rite de gratitude, histoire de remercier pour les bienfaits que l'année écoulée nous a apportée (même si cette année a été bien difficile, il y a quand même du bon à en retirer) (notamment tous les progrès que nous avons fait grâce au coven). Comme nous n'avions pas de blé (raaah), nous avons tressé des feuilles de maïs en couronne avec un ruban rouge comme offrande à l'Esprit du Lieu (avec une belle libation d'hydromel-mandragore) que nous avons chargées des bonnes ondes de notre gratitude avant de les suspendre dans les chênes. Un petit charme à base de pomme coupée (pour révéler le pentacle en son cœur) a suivi, pour attirer les faveurs de la vie après les épreuves (nous avons chacune demandé à enjoliver un aspect de notre vie (je n'en dirai pas plus), avec un petit sachet personnalisé, et un mot-clef gravé dans la chair de nos pommes avec notre sang). Et nous avons jeté nos pommes reconstituées dans un cours d'eau ! Heureusement, sur le chemin du retour, on a fini par repérer un champ de blé. Il avait été moissonné, mes les machines n'étant pas des plus précises, il restait encore beaucoup d'épis le long de la haie (avec bleuets, millepertuis sauvage, achillées et autres copines fleuries) et nous avons donc pu cueillir nos 28 épis pour confectionner les Croix de Moisson (je fais toujours la mienne à la pleine lune la plus proche de Lughnasadh, du coup mes épis attendent encore sagement dans leur vase). C'était probablement l'un de mes meilleurs Lughnasadh ! D'autant qu'il se prolonge avec la fête médiévale de Souvigny (d'ailleurs j'ai pleiiiin de trucs à vous raconter mais comme j'y retourne encore demain, j'attends la fin du festival pour en faire un article).
Joyeux Lughnasadh à vous tous, jolies sorcières et joyeux sorcerons ! |
Devant moi il y avait deux routes
J'ai choisi la route la moins fréquentée Et cela a fait toute la différence. - Robert Frost Categories
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