Parmi celles-ci, une tradition très chère à mon cœur est le culte rendu au Domovoï, cet aimable et timide esprit du foyer qui vit derrière le four, et assure prospérité et sécurité à la maison en échange d'un peu de nourriture chaque soir. Actif uniquement la nuit, il avertira ses humains d'un danger en s'asseyant sur leur poitrine pour les réveiller : suffoquant, les maîtres de maison savent alors qu'ils doivent faire face à une menace (ignoré, le Domovoï s'énerve en jetant des objets dans la maison à la manière d'un poltergeist, faisant un barouf à réveiller les morts pour secouer les maître paresseux) (j'adore l'idée).
Le Domovoï est si précieux que, lorsqu'on déménage, on lui laisse une paire de pantoufles près du four, pour qu'il aille se réfugier dedans et suive ainsi, confortablement installée, sa famille vers un nouveau foyer.
Mon petit Domovoï arrivé, je n'ai pu me résoudre à le laisser tout seul, et lui ai donc installé un petit autel juste à côté de mon four, sur l'étagère à épices (les esprits adorent les épices), où je lui laisse, chaque soir, un peu de mes repas avec une bougie pour le réchauffer, des clefs pour lui demander de veiller à ma maison et une améthyste brute que j'avais trouvée, enfant, dans un champs en Auvergne, et qui me rappelle la douceur et l'innocence de l'enfance, où croire aux esprits était si facile.
Je l'adore totalement. Ce petit bonhomme est devenu mon copain de cuisine, qui jusqu'à présent était la pièce la plus négligée "magiquement parlant" de ma maison.